ECONOMIE | ETAT | DROIT
La surface agricole bio de la Suisse s’étend sur plus de 187 000 hectares, ce qui correspond à en- viron 265 000 terrains de football. Par rapport à il y a 20 ans, le nombre des exploitations suisses bio a presque quintuplé. Entretemps, quelque 7500 fermes produisent selon les directives de Bio Suisse. Les exigences sont multiples et strictes : pour leurs champs, les paysans bio utilisent en grande partie des engrais organiques. Il n’est pas permis d’utiliser des engrais azotés synthétiques, car leur production nécessite beaucoup d’énergie et a une incidence sur le climat. Le paysan ne cultive jamais deux fois de suite la même plante sur un champ bio. Après le chou vient p. ex. le poireau, puis la salade, ensuite les carottes, etc. Ainsi, les sols restent fertiles à long terme et ne sont pas lessivés. Les fruits et légumes bio ne contiennent pas de résidus toxiques, car les pesti- cides chimico-synthétiques tels que les herbicides, les insecticides et les fongicides sont interdits dans les fermes bio, ce qui signifie davantage d’êtres vivants et une plus grande biodiversité. Les animaux bio sont robustes et vivent longtemps, car ils proviennent de races adaptées au lieu. Les mammifères se nourrissent principalement d’herbe et de trèfle. Concrètement, ils sont nourris à 90 % minimum de fourrages grossiers tels que l’herbe et le foin. Les aliments concentrés ne peuvent représenter que 10 % au maximum de l’alimentation, et le foin provient en règle générale de la ferme elle-même.
Des exigences strictes
Le respect de ces directives est contrôlé régulièrement par une instance indépendante.
Quelques défis
L’agriculture est la plus grande utilisatrice de surface de Suisse ; elle porte une grande responsa- bilité pour la biodiversité, la protection du climat, des eaux et des sols ainsi que pour la qualité de l’air. Des engrais utilisés de manière inappropriée, les produits phytosanitaires ou les méthodes d’exploitation peuvent entraîner des charges environnementales graves. C’est pourquoi il faudra à l’avenir prêter une plus grande attention à l’utilisation d’engrais et de pesticides, mais aussi d’an- tibiotiques. Avec les nouveaux résultats de recherche et une formation des paysan/nes actifs et futurs, l’on vise une utilisation plus écologique de ces adjuvants qui restent importants ; de même le développement de produits phytosanitaires biologiques est-il indispensable. Les PD déjà men- tionnés soutiennent également cette évolution. Le recul constant des exploitations agricoles pose un autre problème. Alors que certains y voient un assainissement structurel nécessaire, d’autres craignent une menace pour la sécurité de l’ap- provisionnement et l’abandon d’espaces de montagne entiers. Il est cependant possible d’influen- cer cette évolution par une politique de PD axée sur la durabilité.
28.6.2 Secteur secondaire Ces dernières années, la durabilité est devenue importante pour beaucoup d’entreprises manu- facturières. La productrice de chocolat « Chocolats Halba », qui a déjà été distinguée à plusieurs reprises, en est un bon exemple.
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