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28 LA DIMINUTION DU GASPILLAGE ALIMENTAIRE 28.1 Qu’est-ce que le gaspillage alimentaire ? Le gaspillage alimentaire désigne les pertes alimentaires évitables. C’est la partie comestible des aliments produits pour la consommation humaine mais qui ne sont pas consommés par les humains. Si un restaurant jette la tige du brocoli parce qu’elle n’est pas aussi belle que les bouquets dans l’assiette, il s’agit de gaspillage alimentaire, tout comme les épluchures de carottes. En revanche, les pattes de poulet ne sont pas considérées comme comestibles chez nous, même si elles sont consommées dans d’autres pays. Elles ne font donc pas partie des déchets alimentaires, tout comme les peaux de banane ou les os. Un yogourt jeté ou une salade qui moisit parce qu’elle a été oubliée dans le réfrigérateur sont également considérés comme du gaspillage alimentaire. Les pertes alimentaires inévitables – telles que les parties d’aliments non comestibles ou considé- rées comme telles dans notre culture – ne sont donc pas incluses dans le gaspillage alimentaire. De plus, les restes dans les installations de production n’en font pas partie s’ils ne peuvent pas être supprimés en l’état actuel de la technique.
Définition
28.2 Quelle est la quantité de gaspillage alimentaire en Suisse et quelles en sont les conséquences ?
330 kg par personne
Environ un tiers de toutes les parties comestibles des aliments sont perdues entre le champ et l’assiette. Selon une étude de l’EPF de Zurich, cela représente environ 2,8 millions de tonnes de pertes alimentaires évitables par an, ce qui correspond à environ 330 kg par personne et par an. Ces pertes se produisent à différents endroits de la chaîne de création de valeur. Les légumes frais représentent la plus grande part des pertes alimentaires : en Suisse, nous jetons chaque année 104 kg de légumes et de pommes de terre par habitant ou les abandonnons dans les champs (voir illustration ci-dessous). Le fromage vient en deuxième position, incluant le pe- tit-lait, qui est un sous-produit particulièrement important. Une partie est certes vendue sous forme de boisson au petit-lait, mais la quantité disponible est pour l’instant bien plus importante que la demande. En troisième position, on trouve la catégorie des pains et autres produits de boulangerie. Le système alimentaire – qui comprend la production agricole de denrées alimentaires, leur trans- formation, leur emballage, leur transport, leur commerce et leur préparation – génère environ un quart de notre impact environnemental total. Un quart de cette portion elle-même est due à des pertes alimentaires évitables. Ces chiffres montrent que la prévention du gaspillage alimentaire est une mesure capitale pour réduire notre empreinte écologique (voir 27.4). Chaque aliment non consommé n’est pas seulement un gaspillage de nutriments, mais cause également un impact inutil à l’environnement. La culture des aliments et l’élevage des animaux de rente nécessitent par exemple des terres et de l’eau. Les produits phytosanitaires polluent les sols, les eaux et les êtres vivants. L’élevage bovin produit quant à lui des gaz digestifs nocifs pour le climat, comme le méthane. De plus, la culture d’aliments pour animaux est responsable du déboisement de forêts tropicales humides, ce qui a de graves conséquences comme la perte de biodiversité et la libération de carbone stocké dans les arbres et la biomasse. En outre, tout au long de la chaîne de création de valeur, des énergies fossiles, notamment les carburants, sont utilisées pour la culture des champs, le transport, le stockage et la transformation des aliments, ainsi que pour la préparation des repas, ce qui génère des émissions de gaz à effet de serre. Si l’on produisait seulement ce que l’on consomme, ces impacts sur l’environnement pourraient être évités.
Un impact environnemental important
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